Le golf belge vit un moment historique. Nicolas Colsaerts, figure majeure du golf belge, a annoncé qu’il va mettre un terme à sa carrière professionnelle après avoir disputé son 500ᵉ tournoi sur le DP World Tour. À 42 ans, le joueur belge achève plus de deux décennies sur le circuit européen, marquées par des victoires prestigieuses et des performances remarquables.
Cette semaine, il atteindra ce cap symbolique lors de l’Alfred Dunhill Links Championship. Dans une interview accordée au DP World Tour, Colsaerts a confié qu’il partait en paix, précisant que cette décision de mettre un terme à sa carrière « n’a pas été prise en un jour ».
Nicolas Colsaerts et Michel Vanmeerbeek (coach) à Empordà (décembre 2000)
Nicolas Colsaerts et Michel Vanmeerbeek devant le scoreboard de San Roque après le 6e tour (décembre 2000)
Nicolas Colsaerts se classe 4e à la 2001 Qualifying School (décembre 2000)
Des débuts prometteurs sous l’aile de la FRBG
Né à Schaerbeek le 14 novembre 1982, Nicolas Colsaerts a grandi au sein d’une famille sportive. Son arrière-grand-père a représenté la Belgique aux Jeux Olympiques de 1920 en water-polo et en basket-ball. Dès l’âge de six ans, il découvre le golf au Royal Waterloo Golf Club, où il commence à se distinguer. Sous l’égide de la Fédération Royale Belge de Golf, il connaît une ascension fulgurante. Il remporte le Championnat de Belgique Stroke Play en 2000, ainsi que le French Boys la même année. Ces succès précoces témoignent de son talent exceptionnel et de son potentiel.
Une carrière amateur couronnée de succès
Très tôt, il s’illustre sur la scène internationale. Sélectionné à deux reprises pour la Junior Ryder Cup (1997 et 1999), il représente l’Europe avec brio. Il participe également aux Eisenhower Trophy (Championnats du Monde Amateur par Équipe) en 1998 et 2000, confirmant ses qualités techniques et son esprit d’équipe.
Transition vers le golf professionnel
À 18 ans, le 14 novembre 2000, il franchit le pas et devient pro avec un handicap de +5. Il réussit l’exploit de franchir les trois étapes de la Q-School du Tour Européen et décroche sa première carte pour le Tour.
Il confie également au DP World Tour: « tu ne sais pas combien de temps ça va durer, si tu seras l’un des 48 à atteindre les 500 tournois, ou l’un des 47 européens à gagner une Ryder Cup aux USA. Tu ne sais pas si ce sera ta dernière fête, tu ne sais jamais. »
Une montée en puissance décisive
L’année 2010 constitue un tournant. Colsaerts signe cinq Top 5 et termine dans le Top 100 de la Race to Dubai, un classement qu’il conservera pendant onze saisons consécutives. Un an plus tard, il décroche son premier titre sur le circuit, en Chine. Cette victoire le propulse vers son plus grand succès : le Volvo World Match Play Championship en 2012. Avec ce triomphe, il devient le premier Belge à remporter plusieurs titres sur le DP World Tour.
Des victoires marquantes et la Ryder Cup
Son palmarès comprend notamment le Volvo China Open (2011), le World Match Play (2012) et l’Open de France (2019), remporté dans un contexte de forte pression, alors que sa carte pour le Tour était en jeu. Mais l’année 2012 reste le sommet de sa carrière. Il devient le premier Belge sélectionné pour la Ryder Cup et participe au fameux « Miracle de Medinah ». Aux côtés de Lee Westwood, il s’impose contre Tiger Woods et Steve Stricker, apportant un point décisif à l’équipe européenne.
« Être un joueur de la Ryder Cup restera un honneur immense. »
Nicolas Colsaerts termine deuxième au Alfred Dunhill Links Championship (2024)
Nicolas Colsaerts au Alfred Dunhill Links Championship (2024)
Résilience face aux défis personnels
En 2022, un diagnostic de maladie rénale rare met sa carrière en péril. Pourtant, Colsaerts refuse d’abandonner. En 2024, il signe une magnifique deuxième place au Alfred Dunhill Links Championship, qui lui redonne l’envie de prolonger jusqu’à atteindre le cap des 500 tournois.
500 tournois, un chiffre qui résume une vie
En 2025, Nicolas Colsaerts occupe la 149ᵉ place de la Race to Dubai et devient le 48ᵉ joueur de l’histoire à franchir la barre des 500 apparitions sur le DP World Tour.
« 25 ans, c’est long. Oui, je pourrais admettre que j’aurais pu gagner plus, peut-être dix ou quinze fois. Mais croyez-moi, je me suis aussi beaucoup amusé. Je n’ai pas autant de regrets que certains pourraient l’imaginer. »
Il résume cette aventure par un mélange de fierté et d’émotions : « Être encore là après tout ce temps, ça m’étonne, ça me rend fier, c’est un tourbillon de sentiments. »
Et après ?
Après sa retraite des fairways professionnels, Nicolas Colsaerts peut continuer à contribuer de différentes manières au golf belge et européen. Il a déjà exercé des fonctions de vice-capitaine lors de la Ryder Cup et de commentateur, et pourra sans aucun doute assumer encore de nombreux autres rôles à l’avenir. Sa connaissance et son expérience de la compétition font de lui un mentor pour les jeunes golfeurs et un ambassadeur du golf belge. La FRBG suivra avec intérêt ce nouveau chapitre de sa carrière, convaincue que son héritage continuera d’inspirer les générations.
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